Lors de la quarante-sixième réunion ordinaire du Conseil des ministres, tenue le vendredi 6 juin 2025 à la Cité de l’Union Africaine, le Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a annoncé la mise
en place d’un Fonds Souverain pour la République Démocratique du Congo.

Face aux mutations économiques mondiales et à la compétition accrue pour les ressources naturelles,le chef de l’État a affirmé que le temps était venu pour la RDC de transformer ses richesses en véritables leviers de souveraineté, de stabilité et de prospérité partagée.

C’est dans cette optique qu’il a instruit le gouvernement d’élaborer un projet de texte définissant la création, l’organisation et le fonctionnement de ce nouveau fonds stratégique.

Selon le Président Tshisekedi, les ressources naturelles du pays ne prennent toute leur valeur qu’à condition d’être accompagnées de politiques visionnaires, de structures institutionnelles solides et d’une gouvernance rigoureuse.

Cette ambition s’inscrit dans la continuité du Fonds Minier pour les Générations Futures (FOMIN), déjà institué pour sécuriser une partie des revenus miniers au profit des générations futures. Le Fonds Souverain à venir, a-t-il souligné, devra aller plus loin, en devenant un instrument stratégique de transformation économique.

Appelé à être alimenté par le FOMIN et d’autres canaux de recettes publiques, ce fonds aura plusieurs fonctions clés. Il devra notamment investir une part des revenus miniers sur les marchés internationaux afin de les faire fructifier, soutenir les grandes infrastructures économiques et sociales, stimuler l’innovation, favoriser l’industrialisation et encourager les initiatives entrepreneuriales locales.

Mais il servira aussi de mécanisme de stabilisation pour faire face à la volatilité des prix des matières premières, tout en constituant une épargne intergénérationnelle.

Félix Tshisekedi a insisté sur le fait que ce fonds incarnera la volonté de construire une économie congolaise résiliente, affranchie des cycles de dépendance à l’aide extérieure et à la rente immédiate.

« Il s’agira d’un levier structurant pour consolider notre indépendance économique, impulser le développement à long terme et bâtir, dès aujourd’hui, l’héritage des générations futures », a-t-il martelé.

Pour matérialiser cette vision, il a chargé la Première Ministre de travailler en collaboration étroite avec plusieurs membres du gouvernement, notamment les Vice-Premiers Ministres en charge de l’Économie nationale et du Plan, le Ministre des Finances, le Ministre des Mines, ainsi que la Gouverneure de la Banque centrale. Ensemble, ils devront élaborer un projet de texte fondateur définissant la création, l’organisation et le fonctionnement de ce fonds stratégique.

Conformément aux principes de Santiago référence internationale en matière de bonne gouvernance des fonds souverains, le fonds congolais devra garantir transparence, indépendance et performance. Il sera conçu comme un outil agile, capable de réagir rapidement aux évolutions économiques tout en gardant pour cap l’intérêt national à long terme.

C. Timothée ÉZÉCHIEL

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