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Fridolin Ambongo : le visage africain d’un nouveau pontificat ?

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Un conclave sous haute tension

Après la mort du pape François, l’Église catholique est entrée dans une phase cruciale et c’est le début de l’un des processus électoraux les plus anciens et les plus secrets au monde : le conclave. Dans la « Domus Sanctae Marthae », 133 cardinaux de moins de 80 ans se réuniront dans le plus grand secret, conformément à une tradition multiséculaire instaurée en 1274. Le Vatican a déjà pris les mesures nécessaires pour garantir l’isolement complet des électeurs, allant jusqu’à couper les signaux téléphoniques et faire prêter serment de confidentialité à tout le personnel.

Dès demain mercredi 7 mai, les bulletins s’accumuleront dans l’urne sous les fresques de Michel-Ange, et les fumées — noires ou blanches — diront si un nouveau chef de l’Église universelle a été choisi.

Ce 76e conclave se déroule dans un climat marqué par l’urgence : restaurer la crédibilité d’une institution ébranlée par des décennies de scandales, répondre au défi de la sécularisation et donner une voix aux périphéries, notamment en Afrique et en Asie, où le catholicisme connaît une croissance rapide.

Ambongo, entre rigueur morale et engagement social

Le cardinal Fridolin Ambongo se distingue par son profil équilibré. Franciscain de formation, fin théologien et homme de terrain, il s’est imposé comme une voix forte dans la défense des droits humains, la justice sociale et l’écologie. À la tête de l’Église du Congo, il a été confronté aux crises politiques et humanitaires de son pays, qu’il a affronté avec fermeté et discernement.

Nommé cardinal en 2019, l’archevêque de Kinshasa est rapidement devenu l’une des voix les plus influentes de l’Église africaine, qu’il représente en tant que président du Symposium des Conférences Épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM). Il n’hésite pas à prendre position sur des sujets politiques sensibles. En 2018, il s’était opposé à une nouvelle candidature du président Joseph Kabila, puis en 2024, il a publiquement critiqué la gestion de la guerre dans l’Est du pays par le président Félix Tshisekedi. Des prises de parole qui lui valent une forte popularité, mais aussi des représailles : la justice congolaise l’a récemment menacé de poursuites pour « propos séditieux ».

Au Vatican aussi, sa parole compte. Il a siégé au conseil restreint des cardinaux autour du pape François, participant à la réflexion sur les grandes orientations de l’Église. Bien qu’issu d’un courant conservateur, il a su naviguer avec habileté dans les débats internes. En décembre 2023, il a mené la contestation contre l’ouverture à la bénédiction des couples homosexuels, obtenant pour l’Afrique une exception à cette directive romaine.

Modéré sur le plan doctrinal, mais résolument engagé dans les combats contemporains, Ambongo pourrait fédérer les sensibilités diverses du collège cardinalice, au-delà des clivages conservateurs et progressistes. Il représente, selon plusieurs observateurs, un “pont” entre tradition et modernité, entre Nord et Sud.

Une Afrique prête à porter le poids du monde catholique

Jamais l’idée d’un pape africain n’a été aussi sérieusement envisagée. Outre Ambongo, d’autres figures africaines sont présentes : le cardinal Robert Sarah (Guinée), figure respectée du courant conservateur ; le cardinal Peter Turkson (Ghana), apprécié pour sa diplomatie ; ou encore le burkinabè Philippe Ouédraogo.

L’Afrique ne compte certes qu’une vingtaine d’électeurs, mais son influence est croissante. Son poids démographique, sa vitalité ecclésiale et son engagement pastoral font d’elle une force incontournable. Dans un conclave où aucun favori clair ne se dégage, le soutien d’un bloc africain pourrait devenir décisif.

Une Église en quête d’un visage nouveau

Parmi les autres candidats possibles, le cardinal italien Pietro Parolin, secrétaire d’État du Vatican, ou l’Allemand Reinhard Marx, représentant de l’aile progressiste européenne. Mais dans un monde en mutation, l’image d’un pape venu du Sud, jeune, proche du peuple, et ancré dans la réalité des Églises locales, pourrait s’imposer.

Le cardinal Ambongo en incarne toutes les promesses. Son élection, si elle devait se produire, marquerait un tournant historique, non seulement pour l’Afrique, mais pour toute l’Église.

Dès demain, à chaque tour de vote, le monde entier scrutera la cheminée de la chapelle Sixtine… en attendant peut-être de voir apparaître sur le balcon de Saint-Pierre un Pape venu de Kinshasa.

Odon Bakumba

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