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RDC : Après 5 ans à l’IGF, Jules Alingete écarté de ses fonctions

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Un départ au goût de règlement de comptes. Après cinq années de présence active à la tête de l’IGF, Jules Alingete a quitté ses fonctions dans une atmosphère de controverses politiques et judiciaires. Si son mandat a été salué pour sa rigueur dans la traque des détournements, il a aussi été entaché d’accusations d’instrumentalisation politique. La tension entre Alingete et l’ancien ministre des Finances, Nicolas Kazadi, cristallise les fractures internes au sein de la gouvernance Tshisekedi.

Lors d’une interview fleuve, Nicolas Kazadi a révélé avoir été confronté à Jules Alingete en personne, en présence du président Félix Tshisekedi, à propos des accusations de détournement liées aux projets de lampadaires et de forages. Selon lui, l’inspecteur général des finances aurait reconnu l’absence de preuves contre lui :

« J’ai eu une confrontation entre l’inspecteur général des finances et moi, devant le chef de l’État… Il a dit à plusieurs personnes que je n’étais pas impliqué, qu’on a fouillé mes comptes et qu’il n’y avait rien. »

Kazadi affirme avoir demandé un démenti public, mais Alingete se serait retranché derrière le fait que « la justice est déjà saisie ». Pour l’ancien ministre, cette posture démontre une volonté délibérée de nuire à sa réputation, avec l’appui de médias contractuellement liés à l’IGF.

Durant près de deux heures, Kazadi a exposé ce qu’il décrit comme une vaste cabale orchestrée par une mafia politico-financière qu’il aurait dérangée à travers des réformes structurelles.

« Je n’ai pas été incompris, j’ai été saboté… J’ai eu le courage de mettre un coup de pied dans tous ces systèmes mafieux. »

Ses propos font écho à un climat politique délétère, où les luttes de pouvoir se règlent parfois par des accusations publiques, attisées par une presse sensationnaliste.

Une procédure judiciaire et un non-lieu pour Kazadi

Fin avril 2024, Kazadi est ciblé par une enquête judiciaire dans le cadre d’un projet national de forages et de stations d’eau potable. Il est cité aux côtés de François Rubota, Guy Mikulu et Mike Kasenga comme présumé auteur de détournements. Tous sont interdits de quitter le territoire.

Cependant, plusieurs éléments viendront conforter sa défense :

  1. Rôle limité dans l’exécution des projets : Il a démontré que son implication s’arrêtait aux décaissements, dans le cadre de contrats hérités de ses prédécesseurs.
  2. Aucune preuve de malversation personnelle : Aucune transaction suspecte ni enrichissement n’ont été constatés dans ses comptes.
  3. Coopération avec la justice : Il a volontairement renoncé à ses immunités et collaboré pleinement à l’instruction.
  4. Observations sur les coûts : Il avait recommandé un audit des coûts, sans s’opposer au projet lui-même.

La justice a finalement décidé de le disculper, considérant qu’aucun élément ne permettait de retenir sa responsabilité.

Un procès malgré tout

Si Kazadi sort blanchi, l’affaire se poursuit devant la Cour de cassation pour les autres mis en cause. La justice s’intéresse désormais à la surfacturation présumée et au rôle de l’entrepreneur Mike Kasenga dans l’exécution du projet.

Pour Kazadi, cette issue marque une forme de réhabilitation. Il entend désormais se recentrer sur ses ambitions politiques, porté par une image restaurée et le soutien renouvelé de ses partisans. Il affirme vouloir continuer à militer pour la transparence et une meilleure gestion des finances publiques.

Un dossier emblématique

L’affaire des lampadaires et des forages restera un cas d’école en matière de gouvernance publique en RDC. Elle illustre les tensions entre institutions de contrôle, justice, médias et exécutif dans un État où les mécanismes de transparence restent fragiles.

Christian Okende

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