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Joseph Kabila brise le silence, l’USN crie à la provocation

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Moins de 24 heures seulement après la toute première allocution publique de Joseph Kabila depuis son départ du pouvoir en 2019, les réactions se multiplient au sein de l’Union sacrée de la Nation (USN). De nombreux cadres de ce rassemblement politique, qui soutiennent le président Félix Tshisekedi, dénoncent un discours jugé « déconnecté des réalités actuelles » du pays.

Alors que les proches de l’ancien président saluent une déclaration d’un « véritable homme d’État », les critiques pleuvent du côté de l’USN. Le député national Eliezer Ntambwe n’a pas mâché ses mots : « C’est une déception totale. Il parlait comme s’il s’adressait à des gens qui ne vivent pas en RDC. Le pacte citoyen qu’il propose rappelle la démarche des évêques, sans en reprendre les termes. Il veut un dialogue, mais avec qui ? Il se contredit ».

Peter Kazadi, cadre influent de l’UDPS et ancien ministre de l’Intérieur, est allé plus loin, accusant Kabila de minimiser la menace rwandaise. « Il ignore la présence de l’armée rwandaise, mais appelle au départ des forces légalement invitées par le gouvernement légitime. Il amplifie les revendications du M23/AFC et du Rwanda, justifie leurs actes criminels et terroristes, recourt à une rhétorique tribaliste, et appelle les populations swahiliphones de l’Est à se soulever contre l’État, sous prétexte d’une prétendue exclusion bancaire ».

Même tonalité chez Honoré Mvula, acteur politique pro-régime, qui fustige le silence de Kabila sur l’agression rwandais. « Alors que nos compatriotes tombent chaque jour à l’Est, alors que nos FARDC se battent avec courage, son silence est une insulte à la mémoire des martyrs et à la souveraineté nationale », peste-t-il.

Le ministre des Finances, Doudou Fwamba Likunde, a pour sa part accusé l’ex-chef de l’État de crimes financiers, d’atteintes à la démocratie et de graves violations des droits humains sous son règne. Des accusations reprises et amplifiées par Thierry Monsenepwo, fervent défenseur du régime Tshisekedi, qui qualifie Kabila de « père de l’infiltration et de la déstabilisation » du pays. « Après avoir échoué à faire tomber le président Tshisekedi, il revient avec des manœuvres de manipulation, le couteau entre les dents », a-t-il lâché.

Par ailleurs, dans un ton plus mesuré, le défenseur des droits humains Jean Claude Katende renvoie dos à dos les deux dirigeants. « Kabila et Tshisekedi sont tous deux responsables de la débâcle actuelle. Si Kabila n’avait pas manipulé les élections de 2018, et si Tshisekedi avait gouverné avec plus de rigueur, nous n’en serions pas là », a-t-il estimé dans une publication sur X.

Pendant ce temps, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti présidentiel, a annoncé une prise de parole publique de son secrétaire général Augustin Kabuya, attendue ce samedi 24 mai, pour apporter une « réponse appropriée » au discours de Joseph Kabila.

F. ISSA

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