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Joseph Kabila : « La République est gravement malade, et son pronostic vital est engagé »

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Resté en retrait de la scène politique depuis la fin de son second mandat, malgré les polémiques et les tensions croissantes dans le pays, Kabila affirme avoir volontairement observé un silence « par principe ».

« Je m’étais imposé un strict devoir de réserve, y compris face aux provocations, humiliations et atteintes à ma dignité », a-t-il déclaré.

Mais face à ce qu’il qualifie de « dérive nationale », l’ancien chef de l’État estime ne plus pouvoir se taire.

« Continuer à me taire m’aurait rendu coupable devant le tribunal de l’histoire, pour non-assistance à plus de cent millions de compatriotes en danger », a-t-il lancé, solennel.

À travers cette déclaration, Joseph Kabila ne cherche pas seulement à se défendre. Il se pose en témoin inquiet de l’effondrement des institutions et appelle à un sursaut collectif : « Il est temps que l’élite politique et morale du pays se rassemble pour chercher, ensemble, une solution à la crise actuelle. »

L’ex-président a dénoncé une « campagne odieuse » orchestrée, selon lui, pour faire diversion face à l’échec du pouvoir en place. Mais au-delà de sa propre situation, c’est l’état de la République qu’il a placé au cœur de son discours : un pays, dit-il, au bord du gouffre, miné par l’insécurité, l’instrumentalisation de la justice et l’érosion des fondements démocratiques.

« L’enjeu est existentiel. Non pas pour ma famille politique, ni pour ma modeste personne, mais pour la Nation congolaise tout entière», a-t-il laissé entendre. 

La veille, le 22 mai, le Sénat congolais a approuvé à une large majorité (88 voix sur 96 votants) la levée de ses immunités parlementaires. Joseph Kabila, sénateur à vie, est désormais officiellement poursuivi pour participation à un mouvement insurrectionnel, trahison, crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Ces accusations, d’une extrême gravité, sont portées par l’Auditeur général des FARDC. L’un des éléments centraux du dossier : un témoignage-clé d’Éric Nkuba, cofondateur de l’Alliance du Fleuve Congo (AFC), qui affirme avoir assisté à un échange téléphonique entre Kabila et Corneille Nangaa, leader de la rébellion M23/AFC, à Kampala. Des éléments que la justice militaire juge « crédibles » et qui ont déjà été transmis à la Cour pénale internationale.

Dans un climat déjà marqué par des tensions politiques exacerbées et une défiance généralisée envers les institutions, cette affaire pourrait bien ouvrir un nouveau chapitre, aussi incertain que décisif, dans l’histoire contemporaine de la RDC.

Ézéchiel CTM

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